UE : un accord pour stopper l’envolée des prix de l’électricité
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, apporte « une bonne nouvelle pour les Français ». En effet, le compromis trouvé par les 27 pays de l’Union européenne le 17 octobre 2023 devrait faire baisser la facture de l’électricité aussi bien pour les ménages que pour les entreprises sur le territoire. Les détails ci-après.
Les Vingt-Sept parviennent finalement à un accord pour réformer le marché de l’électricité
Après plusieurs semaines d’attente, le Conseil des ministres européens de l’Énergie est finalement parvenu à trouver un compromis sur une réforme du marché européen de l’électricité.
Suite à la flambée des prix de l’année dernière, notamment en raison du conflit russo-ukrainien, l’objectif principal de l’accord est d’empêcher qu’un tel scénario se reproduise. Le texte vise à mettre en place des contrats de long terme, ce qui devrait permettre de lisser l’impact de la volatilité des cours du gaz. Il a également été question d’optimiser la prévisibilité pour les investisseurs en appliquant des contrats pour la différence (CFD) obligatoires dans le cadre d’installations de production d’électricité décarbonée, c’est-à-dire, les énergies renouvelables et le nucléaire.
Selon la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, le principe est de « déconnecter le prix de l’électricité nucléaire du cours des énergies fossiles ». En d’autres mots, si le prix du gaz s’envole, cela n’aura aucun impact sur le prix de l’électricité.
Dans un tout autre registre, le texte prévoit d’autres mesures en cas de nouvelle flambée des prix. Dans ce sens, chaque pays au sein de l’UE devrait être en mesure d’appliquer une sorte de bouclier tarifaire afin de protéger ses entreprises et les ménages les plus modestes.
Paris et Berlin en sortent gagnants
L’Allemagne s’est toujours opposée à l’application des CFD dans le nucléaire. Depuis sa sortie de l’atome, le pays redoute une concurrence déloyale de la part de la France, notamment avec une production nucléaire renforcée par un soutien public massif. À cela s’ajoute le tarissement du gaz russe dont l’Allemagne a longtemps été dépendante.
D’après Agnès Pannier-Runacher, cet accord trouvé par les 27 change la donne puisque « le nucléaire français, belge et néerlandais permettra de faire baisser la facture pour les Allemands ».
Pour la France, ce sera l’occasion d’apporter un coup de jeune à son parc nucléaire vieillissant.
Il ne faut cependant pas crier victoire trop tôt, car le texte doit encore être négocié avec les eurodéputées d’ici quelques semaines. Il ne faut donc pas s’attendre à une mise en œuvre dans l’immédiat. Selon les prévisions de la ministre, la mise en place sera probablement prévue pour début 2026.
Beaucoup d’optimisme pour la majorité des participants
Un tel accord était tout simplement improbable il y a quelques années. C’est un grand pas pour l’Europe et beaucoup de membres du Conseil des ministres de l’Énergie ont eu leurs mots à dire. « Bonne nouvelle en provenance du Conseil Énergie : accord trouvé sur la réforme du marché de l’électricité ! » a déclaré Renew Christophe Grudler, député européen.
Selon, Teresa Ribera Rodríguez, troisième vice-présidente du gouvernement espagnol, « grâce à cet accord, les consommateurs de toute l’UE pourront bénéficier de prix de l’énergie beaucoup plus stables, d’une moindre dépendance vis-à-vis des prix des combustibles fossiles et d’une meilleure protection contre les crises futures. »