Transition énergétique : vers une éventuelle interdiction des chaudières à gaz d’ici 2026
Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), la Première ministre, Élisabeth Borne, envisage de mettre fin à la commercialisation des chaudières à gaz d’ici à 2026. Une décision contestée par l’association UFC-Que Choisir. Selon l’association, cette initiative risquerait de faire augmenter de manière considérable les factures des ménages. Focus !
Le point sur la situation
La chaudière à gaz est dans la ligne de mire du gouvernement depuis quelque temps. Le « plan d’action » lancé par la Première ministre, le 22 mai 2023, évoquait déjà une interdiction complète de cette solution de chauffage dans un avenir plus ou moins proche. Cette mesure fait suite à une autre mesure en vigueur depuis le mois de janvier 2022. En effet, il n’est plus possible de recourir à cet équipement lors de la construction d’un logement individuel.
Deux mois après son annonce, la Première ministre a fait part de son intention d’interdire les chaudières à gaz d’ici à 2026. Pour le gouvernement, cette mesure est nécessaire afin de tenir les objectifs en matière de réduction de GES d’ici à 2030.
L’association UFC-Que Choisir estime que cette décision est trop précoce et manque cruellement de fondement.
Une décision qui pénalise les consommateurs
Cette annonce est un véritable coup dur pour de nombreux citoyens français, notamment ceux qui résident dans des logements anciens. Ces ménages représentent une part très importante du parc immobilier sur le territoire et sont, dans la majorité, chauffés au gaz.
La décision risque aussi de chambouler le marché de l’énergie et la finance de nombreux ménages. L’interdiction des chaudières à gaz entraînera une forte baisse du nombre d’abonnés à un contrat de fourniture de gaz. Cela aura un effet domino, puisque les fournisseurs n’auront d’autres choix que d’augmenter, de manière significative, les factures pour les abonnés restants.
À cela s’ajoutent les investissements nécessaires pour mener à bien un projet de remplacement des chaudières à gaz par des alternatives « plus propres », dont particulièrement les pompes à chaleur. Selon UFC-Que Choisir, « rendre obligatoire l’achat d’un tel équipement entraînerait un surcoût pour les ménages pouvant atteindre 7 000 euros, par rapport à celui d’une nouvelle chaudière à gaz ».
Une très mauvaise idée selon UFC-Que Choisir
UFC-Que Choisir fait état d’un bilan environnemental incertain. L’association estime, en effet, qu’il est important de tenir compte du fait que la réduction du parc de chaudières à gaz implique une hausse de la consommation en électricité, nécessaire pour faire fonctionner les solutions alternatives.
En tenant compte de ces deux paramètres, le bilan risque en effet d’être négatif. C’est, par exemple, le cas pour l’an dernier où il a fallu faire appel à des centrales thermiques, alimentées au gaz, au charbon ou au fioul, pour répondre à la demande d’électricité. Ces centrales sont pourtant beaucoup plus polluantes en CO2 que les chaudières à gaz. Si ces dernières venaient à disparaître du marché, il faudrait alors s’attendre à une hausse vertigineuse de la demande en électricité, ce qui implique, malheureusement, le recours aux centrales thermiques.
Comme si cela ne suffisait pas, cette démarche intervient alors que le pays peine à produire de l’électricité. Les raisons à cela sont un parc nucléaire dont la moitié des réacteurs sont hors service, ou bien encore des centrales hydrauliques qui affichent des baisses de production en raison du réchauffement climatique.
Par ailleurs, il est important de noter que le remplacement d’une chaudière à gaz par une pompe à chaleur dans un logement mal isolé mdiènera « soit à une insuffisance forte de chauffage, soit à une croissance trop forte de la pointe électrique en hiver et à un recours massif aux centrales au gaz », indique une récente étude technique citée par UFC-Que Choisir.