Rapport RTE : 6 scénarios pour atteindre la neutralité carbone en 2050
Une équipe de RTE (Réseau de Transport d’Électricité) composée de 9 groupes de travail a planché pendant plusieurs mois pour répondre à une question fondamentale : comment sortir des énergies fossiles d’ici 2050 ?
Quelle part d'énergies renouvelables inclure ?
RET a rendu son rapport « Futurs énergétiques 2050 » au gouvernement le 25 octobre dernier. Il propose 6 scénarios pour lutter contre le changement climatique et faire ainsi évoluer le système de production électrique d’ici à 2050. 6 options intégrant une part plus ou moins importante d’énergies renouvelables par rapport au nucléaire. Ces différentes alternatives répondent à deux conditions préalables : atteindre la neutralité carbone en 2050 et assurer la sécurité d’approvisionnement du système électrique français.
Trois scénarios font la part belle aux énergies renouvelables. Une première option implique une sortie totale du nucléaire avec une progression de l’éolien, du photovoltaïque et des énergies marines poussés à leur maximum. Les deux scénarios suivants conservent une part de nucléaire basée sur le parc existant, sans construction de nouvel EPR.
Les 3 autres scénarios proposés dans le rapport impliquent une part plus importante du nucléaire et la création de réacteurs de nouvelles générations. En fonction des hypothèses, entre 8 et 14 nouveaux EPR devraient être construits. Une dernière option ajoute l’établissement de 20 petits réacteurs et la prolongation pour une soixantaine d’années du parc existant. Dans ce dernier cas, la part du nucléaire en France serait encore de 50%.
Impossible de se passer du nucléaire ?
Les auteurs du rapport insistent bien sur un point : il ne sera pas possible d’atteindre les objectifs de neutralité carbone sans un développement important des énergies renouvelables. Même avec une part très significative de nucléaire. Le rapport RTE souligne ainsi que les investissements dans les énergies renouvelables seront particulièrement importants. En particulier dans le solaire et l’éolien. Des formes de productions d’énergies qui impliquent des réseaux de transports étendus compte tenu de leur éparpillement ou de leur irrégularité.
Pour les experts de RTE, compte tenu de ces investissements très importants sur le renouvelable, continuer à inclure le nucléaire dans le mix de production énergétique constituerait une solution plus économique pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Y compris en incluant la construction de nouvelles centrales, pourtant très couteuses. « Les scénarios comprenant de nouveaux réacteurs nucléaires apparaissent plus compétitifs » selon les équipes ayant rédigé le rapport.
Depuis une semaine et à quelques mois d’une échéance électorale majeure, les politiques font leur marché parmi les différentes options exposées dans son rapport par RTE. Sans surprises, les écologistes, les insoumis et les socialistes privilégient les énergies renouvelables et prônent une sortie totale du nucléaire. Du côté de la majorité présidentielle et de la droite, on cherche à protéger la filière nucléaire. Quoi qu’il en soit, RTE insiste sur le fait que le rapport ne privilégie aucune option par rapport à une autre et se contente d’exposer « leurs avantages, leurs inconvénients, leurs impacts et leurs conséquences » en étudiant leur faisabilité technique et économique. » Les Français ont quant à eux encore quelques mois pour pencher en fonction de l’une ou l’autre des différentes options proposées.