Quelle est la consommation énergétique du numérique ?
Quelle est la consommation énergétique du numérique ? Beaucoup d’informations... et de désinformations circulent à ce sujet. Smartphones, ordinateurs, tablettes, réseaux sociaux, cryptomonnaies, mail, internet... Les outils et applications numériques ont tous un point commun : ils consomment de l’énergie et leurs usages ne cessent de se développer. Quel est réellement le poids du numérique dans la consommation énergétique du pays ?
Que recouvre la consommation énergétique du numérique ?
Le secteur du numérique englobe de nombreuses activités et applications et sont donc autant de postes de consommation d’énergie. Le premier d’entre eux concerne les utilisateurs et leurs appareils. La quasi-totalité des Français sont aujourd’hui équipés de smartphones, d’un ordinateur, de tablettes et différents écrans et possèdent à leur domicile une box et / ou un décodeur TV et un certain nombre d’objets connectés.
Pour les « nourrir » en données, des infrastructures sont mises à disposition des utilisateurs comme des antennes relais 3, 4 ou 5G, des câbles et fibres optiques, des routeurs, etc... Et pour stocker les milliards de données des particuliers, des entreprises et des administrations, des millions de serveurs, des « datacenters » sont installés sur le territoire et branchés au réseau électrique...
Pour être tout à fait complet, il convient enfin d’intégrer tous les éléments qui composent le cycle de vie des supports et des infrastructures qui leur sont dédiées en tenant compte de la consommation énergétique générée par leur fabrication et le traitement de leur fin de vie, y compris leur recyclage. C’est la fameuse énergie grise.
Les appareils finaux représentent la plus grosse partie de la consommation énergétique
Contrairement à certains poncifs, ce ne sont pas les immenses installations dédiées aux serveurs et datacenters qui sont les plus énergivores. La majeure partie de la consommation énergétique du numérique revient aux équipements et à leurs usages. Au cours des dernières années, la consommation du numérique représentait entre 8 et 12% de la consommation électrique totale du pays, soit 3% de la consommation énergétique finale. Les trois quarts de la consommation reviennent aux appareils qui équipent les particuliers et les professionnels, soit 40 TWh environ. Un peu moins de 20% revient aux datacenters, le reste couvrant les réseaux et infrastructures.
Et dans le monde ?
En 2019, on estime que le monde comptait environ 4,4 milliards d’utilisateurs d’internet et entre 15 et 34 milliards d’équipements terminaux. Cela représente un équipement compris entre 3 et 8 appareils par personne en moyenne. La part de la consommation du numérique est globalement équivalente à celle de la France : le numérique pèserait entre 10 et 15% de l’électricité mondiale. La « révolution numérique » n’est pas terminée et son développement se poursuit, avec une accélération marquée au cours de la crise COVID. On estime que la consommation électrique du numérique devrait augmenter de 15TWh d’ici 2030. Son poids pourrait alors passer à environ 15%.
Maitriser notre consommation numérique...
Les usages liés au numérique ont bien entendu un impact sur l’environnement. On estime que 4% des émissions de gaz à effet de serre sont liées à ce secteur. Un chiffre qui pourrait doubler au cours des 25 prochaines années. Certaines mesures simples permettent de limiter notre emprunte numérique comme mettre en veille ses appareils, éviter d’envoyer trop de mails et pièces jointes, stocker ses données localement plutôt que dans le Cloud, regarder la TV en direct via la TNT plutôt que par la fibre ou l’ADSL ou encore éteindre régulièrement sa box internet lorsqu’elle est inutilisée...
