Norvège : Découverte d’un nouveau gisement de gaz, le plus important en dix ans
Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, et plus précisément depuis le tarissement du gaz russe, la Norvège est devenue le plus gros fournisseur de gaz en Europe. Le pays vient d’ailleurs d’annoncer une excellente nouvelle pour le marché de l’énergie. Un nouveau gisement de gaz, baptisé Carmen, a été découvert dans la mer du Nord. Il s’agirait de la plus importante trouvaille en dix ans.
La mer du Nord, un lieu qui n’a pas fini de révéler ses secrets
Après la première découverte d’un champ de gaz en 1959, la mer du Nord est devenue une zone très exploitée. Plus tard, du pétrole a été découvert dans les champs d’Ekofisk (1969) et de Forties (1970).
La plus récente découverte dans cette zone remontait à 2013 et est attribuée à la compagnie pétrolière norvégienne DNO. Cette même société vient d’annoncer la découverte d’un nouveau gisement de gaz sur le plateau continental norvégien.
Le gisement de gaz et de condensat trouvé sur le prospect, nommé Carmen, pourrait produire entre 120 et 230 millions de barils équivalent-pétrole (Mbep), a indiqué DNO. Il pourrait s’agir du plus gros gisement découvert en Norvège en l’espace de 10 ans. « Avec 175 millions de barils équivalent pétrole, soit le point médian de cette fourchette, Carmen est la plus grande découverte sur le plateau continental norvégien depuis 2013 », a d’ailleurs affirmé la compagnie.
Le site demeure toutefois de taille modeste face à d’autres gisements norvégiens, comme Ekofisk, Johan Sverdrup, Statfjord, ou encore Troll, dont les réserves atteignent les 3 milliards de barils équivalent-pétrole pour certains. Cette découverte n’en est pas moins importante, puisque de telles trouvailles se font de plus en plus rares dans cette zone grandement exploitée depuis longtemps.
Et l’environnement dans tout ça ?
Cette découverte n’est pas vraiment la bienvenue face aux urgences climatiques. Tel qu’il a été mentionné plus haut, la Norvège est devenue le plus gros fournisseur de gaz de l’Europe depuis 2022. Le gaz est une ressource stratégique pour ce pays et de nouveaux projets gaziers vont ainsi voir le jour afin de renforcer la production.
Depuis le mois dernier, l’État norvégien a autorisé la mise en œuvre de 19 projets pétroliers et gaziers d’une valeur de plus de 17 milliards d’euros. Selon le ministère du Pétrole et de l’Énergie d’Oslo, cette décision se justifie par la nécessité d’assurer « la sécurité énergétique de l’Europe ».
Cette nouvelle a été très mal vue par les défenseurs de l’environnement. La dépendance de la Norvège aux hydrocarbures est, en effet, un sujet assez délicat. Et pour cause, la branche nordique de Greenpeace et Natur og Ungdom ont déjà porté plainte contre le pays pour violation des droits humains et de la Constitution, en raison de ses projets de forage.
Pour l’heure, la Norvège favorise l’exploitation des hydrocarbures, et cela malgré les coûts environnementaux. La raison en est simple ! Depuis l'acquisition de son statut de premier fournisseur de gaz en Europe, ses compagnies gazières ont réalisé d’importants bénéfices. Ces profits ont d’ailleurs été source de tensions avec l’Union européenne, qui n’a cessé de réclamer des prix moins élevés.
