Le gouvernement annonce la fin du bouclier tarifaire d’ici fin 2024
Le bouclier tarifaire a été instauré en 2021 pour lutter contre la hausse des prix des énergies. Alors que le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, avait annoncé en avril 2023 une éventuelle prolongation du dispositif jusqu’à 2025, le ministre délégué aux Comptes publics a soutenu une toute autre décision lors de son interview sur RTL ce 13 juillet. En effet, Gabriel Attal a confirmé que le bouclier tarifaire prendrait fin d'ici la fin de l'année 2024. Explications.
Une sortie progressive du bouclier tarifaire
Lors de son entretien sur RTL, le ministre Gabriel Attal a répondu à une question par rapport à la préparation du budget de 2023. Il a souligné que « nous faisons face à un ralentissement économique dans la zone euro » et que « ce serait mentir que de dire qu’il n’y aura pas un effort global demandé à tous les Français pour réduire la dette ».
S’il a expliqué qu’« il n’y aura pas d’augmentation d’impôts », le ministre a toutefois affirmé la fin progressive du bouclier tarifaire.
« Dès lors qu’on doit faire des économies, il faut notamment sortir des dispositifs spécifiques qu’on a mis en place pendant la crise de l’inflation » et « ça veut dire qu’on va devoir sortir progressivement du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie », a précisé le ministre des Comptes publics. Il a toutefois tenu à préciser que « ça ne va pas se faire d’un coup, d’un bloc », c’est-à-dire que « d’ici à la fin de l’année 2024, notamment sur le bouclier tarifaire sur l’électricité, on va en sortir progressivement ».
Un dispositif coûteux
Il est important de rappeler que le bouclier tarifaire a été lancé vers la fin de l’année 2021 afin de protéger les foyers français contre l’explosion des prix de l’énergie à la suite de l’épidémie du Covid. Il a aidé à réduire l’impact des inflations sur les factures et sur les pouvoirs d’achat. Il a également permis d’éviter un bond de 35 % en 2022 et de 100 % en 2023, d’après les estimations de la Commission de la régulation de l’énergie (CRE).
Néanmoins, il a quand même un coût. En effet, selon une évaluation réalisée par le gouvernement fin 2022, le coût de ce dispositif pour les ménages, les collectivités et les entreprises serait de 110 milliards d’euros entre 2021 et 2023.
Vers une fin des aides exceptionnelles ?
La décision annoncée par Gabriel Attal semble rejoindre les préconisations que le conseil d’analyse économique (CAE) a avancées le 11 juillet dernier. Les chercheurs du conseil ont, en effet, suggéré de supprimer le bouclier tarifaire pour les ménagers les plus aisés « étant donné son poids pour les finances publiques ». L’un des économistes, Xavier Ragot, a d’ailleurs expliqué que cette mesure permettrait « de faire des économies budgétaires de 5 à 6 milliards d’euros ».
Les foyers les plus modestes continueraient, quant à eux, de « bénéficier d’un accompagnement » tels que les chèques énergie, selon toujours les préconisations du CAE.
En revanche, lors de son interview, le ministre a montré sa volonté à « mettre fin à cette politique des chèques exceptionnels qu’on a pu mettre en place sur tel sujet pour telle catégorie de Français ».