L’Allemagne abandonne (presque) complètement l’énergie nucléaire
L’Allemagne fermera le 15 avril prochain ses trois dernières centrales nucléaires encore en activité. Malgré la crise en Ukraine et les tensions sur les marchés de l’énergie, nos voisins d’outre Rhin parient sur les énergies renouvelables et abandonnent (presque) définitivement l’énergie atomique. Malgré les réticences de certains autres pays européens comme la France, qui continue à miser sur le nucléaire pour gagner en autonomie et en décarbonation, l’Allemagne tient la ligne décidée il y a quelques années par Angela Merkel, motivée par l’accident nucléaire de Fukushima et par une opinion publique fortement opposée par ce type d’énergie.
Une détermination à se passer du nucléaire
L’Allemagne s’était fortement tournée vers le gaz russe au cours des dernières années. Et l’opinion publique allemande s’était faite à l’idée d’un pays sans nucléaire, en raison des risques de catastrophes telles que Tchernobyl. L’accident au Japon avait entrainé une accélération de cet objectif de sortie du nucléaire. Les partis politiques écologistes, plus puissants en Allemagne et présents dans les différentes coalitions gouvernementales ont-elles aussi joué un rôle important dans cette décision.
La guerre en Ukraine et la forte inflation des prix a entrainé un décalage de quelques mois de la fermeture définitive des centrales. Mais les enjeux liés au changement climatique, un hiver relativement doux et le développement important d’autres filières de gaz, notamment liquéfié, ont renforcé la détermination des germaniques à se passer du nucléaire.
Seize réacteurs ont été fermés en Allemagne en 20 ans. L’énergie nucléaire locale ne pesait plus que 6% de la production d’énergie dans le pays en 2022, contre plus de 30% à la fin du siècle dernier.
Une dernière centrale allemande... en Suède !
L’Allemagne a donc dit stop au nucléaire sur son sol. Mais ne renonce pas totalement à cette source d’énergie. Une entreprise nationale allemande continue à produire de l’énergie nucléaire... en Suède ! Le groupe énergétique Uniper, géant du gaz, nationalisé au cours de la crise du gaz, détient des participations dans trois centrales nucléaires en Suède. L’une d’entre elle étant détenue majoritairement par l’Allemagne. Les centrales suédoises d’Uniper pourraient servir de bases de recherche pour tester les composants d’un nouveau type de réacteurs appelés SMR (Small Modular Reactor).