Hausse des prix de l’énergie : 4 questions pour tout comprendre
Depuis quelques mois, les prix de l’énergie bondissent et connaissent une augmentation sans précédent. Une inflation qui impacte les entreprises et les foyers en France, en Europe et dans de nombreux pays du monde. Nous vous proposons de répondre aux questions que vous vous posez en 4 points clés pour comprendre ce phénomène qui prend de court les consommateurs mais aussi les responsables politiques...
Pourquoi la hausse touche-t-elle toutes les énergies ?
C’est principalement la reprise économique consécutive à la crise COVID qui est à l’origine de cette flambée des prix. Pour ce qui est du gaz, les pays producteurs font face à une très grande demande, venue de la plupart des pays du monde. La France, comme de nombreux pays, importe une très grande partie de sa consommation de gaz et les entreprises et les foyers sont donc très dépendants de l’offre des pays qui produisent. Confrontés à cette très forte demande, ces derniers font grimper la note. Les prix de l’électricité, dont les cours sont en Europe liés à ceux du gaz, sont directement impactés alors même que des pays comme la France peut couvrir ses dépenses énergétiques grâce notamment au nucléaire.
La hausse des prix des carburants est elle aussi liée à cette forte reprise économique. Le cours du baril s’envole en raison de cette forte demande, les entreprises ayant tendance à se tourner vers le pétrole pour limiter leur consommation en gaz en forte hausse.
Quelles conséquences pour les foyers et entreprises françaises ?
La situation peut se révéler compliquée pour de nombreux foyers français. Les dépenses énergétiques, que ce soit pour se chauffer, se nourrir ou se déplacer sont parmi les principaux postes de dépenses des ménages. Depuis le début de l’année, les prix du gaz et de l’électricité ont bondi de plus de 50% et cette augmentation risque de causer des problèmes catastrophiques, notamment à la veille d’un hiver que l’on espère le moins rude possible. Le prix du gaz va encore augmenter de plus de 12% le 1er octobre prochain et on anticipe déjà une hausse des prix de l’électricité de l’ordre de 10% pour le 1er février 2022.
Concernant les entreprises, ces hausses pourraient aussi s’avérer lourdes de conséquences. Ces augmentations impactent directement les coûts de production et les entreprises seront rapidement tentées de répercuter ces coûts sur leurs prix de vente. Pour éviter une trop grande inflation dans un contexte déjà difficile de baisse de pouvoir d’achat, les entreprises pourraient tout simplement prendre ces coûts à leur charge et réduire leurs investissements dans les prochaines années.
Quelles sont les mesures envisagées ?
Le gouvernement français a annoncé la semaine dernière l’envoi exceptionnel en décembre d’un chèque énergie d’une valeur de 100€ pour les personnes qui en sont habituellement bénéficiaires. Le chèque energie est attribué à près de 6 millions de ménages français sous conditions de ressources. Compte tenu de l’ampleur du phénomène, l’État réfléchit d’ores et déjà à des solutions complémentaires et à un élargissement de la base d’attribution de ces aides afin d’accompagner un plus grand nombre de ménages. Des mesures pourraient aussi être prises au niveau européen avec la possibilité de décorréler le prix de l’électricité de celui du gaz.
D’autres pays d’Europe mettent en place des mesures d’accompagnement afin de compenser ces fortes hausses des prix de l'énergie. En Espagne, les taxes sur l’électricité ont été allégées tandis qu’en Italie ou au Royaume-Uni, des aides estimées de plusieurs milliards d’euros (ou de livres) ont été débloquées pour accompagner ménages et entreprises.
Les prix de l’énergie vont-ils baisser et quand ?
Pour beaucoup, à commencer par le premier ministre Jean Castex, la « situation est conjoncturelle ». En fait, tout est vraiment lié à l’évolution du prix du gaz. Pour de nombreux experts, la situation pourrait s’inverser et voir les tarifs baisser à la fin du premier semestre 2022. On pourrait ainsi retrouver des prix de l’énergie plus « normaux » en 2023. Reste que les tensions internationales, la baisse de la recherche et de l’extraction des énergies fossiles et les incertitudes liées à l’évolution de la crise sanitaire mondiale pourraient à nouveau venir bousculer certains équilibres historiques et provoquer une nouvelle hausse significative des prix de l'énergie.