Guerre en Ukraine : la France va-t-elle manquer de gaz ?
Ce jeudi 24 février 2022, l’Europe et la France se sont réveillées dans un monde en guerre. Les troupes russes ont envahi l’Ukraine et les pays occidentaux s’apprêtent à prendre des mesures majeures pour essayer de contrer la Russie. Or la Russie est le second producteur de gaz dans le monde (derrière les États-Unis) et l’un des principaux pourvoyeurs cette énergie en Europe. Depuis des mois, les tensions internationales ont contribué à la forte hausse des prix du gaz, à tel point que le gouvernement a dû prendre une série de mesures pour aider les foyers français les plus pauvres à faire face.
Aujourd’hui, le gaz prend un nouveau tournant stratégique et occupe une place centrale dans le conflit : quelles vont être les répercussions des mesures prises à l’égard de la Russie sur l’approvisionnement en gaz vers les pays européens en général et pour la France en particulier ?
La France n’est pas la plus dépendante au gaz russe en Europe
Selon Eurostat, l’institut de statistique européenne, plus de 40% du gaz consommé en Europe provient de Russie. Mais la dépendance au gaz russe varie en fonction des différents pays européens. Si elle importe 99% de sa consommation en gaz, la France n’est pas à ce jeu la plus dépendante de l’UE : 20% de sa consommation est issue de Russie. Toujours selon Eurostat, c’est la Norvège qui est le premier fournisseur de gaz en France (un peu plus de 35%), devant la Russie, le Nigeria, les Pays-Bas, l’Algérie, le Qatar et les États-Unis (environ 2% de notre consommation).
Faut-il s’attendre à une nouvelle hausse des prix ?
Si la Russie devait couper son approvisionnement en gaz, la France devrait augmenter ses importations depuis d’autres pays comme la Norvège (par tuyaux donc), mais la demande viendrait de toute part et les possibilités ne sont pas illimitées. Si elle devait renforcer son importation depuis des pays plus lointain, donc sous forme de gaz liquéfié, la procédure serait plus longue et bien sûr plus coûteuse. Depuis lundi, le prix du gaz a augmenté de près de 50% en Europe. Interrogé à ce sujet devant la commission des finances du Sénat, le ministre de l’économie Bruno Lemaire a confirmé que le gouvernement maintiendrait son bouclier tarifaire et donc « le gel des prix du gaz pour les particuliers en toutes circonstances ».