Électricité : vers une hausse progressive des factures jusqu’en 2026
La mauvaise nouvelle a été annoncée hier par Bruno Le Maire, actuel ministre de l’Économie et des Finances, sur le plateau de France Info. Selon ses dires, une hausse pouvant aller jusqu’à 10 % du tarif réglementé de vente de l’électricité (TRV) est à prévoir en février 2024. Cette tendance devrait même se poursuivre jusqu’en 2026.
Une hausse étroitement liée à la sortie du bouclier tarifaire
En juillet 2023, le gouvernement a décidé de mettre fin au bouclier tarifaire. Afin de minimiser l’impact sur les consommateurs, la sortie se fera cependant de manière graduelle. Dans ce sens, il faut s’attendre à des augmentations progressives et limitées du tarif réglementé de vente (TRV).
Pour rappel, le TRV subit une révision deux fois par an, le 1er février et le 1er août. Depuis cette annonce de la fin du bouclier tarifaire, le TRV a déjà augmenté de 10 % en août 2023. La prochaine étape aura donc lieu le 1er février 2024, en plein cœur de l’hiver. « Je prends l’engagement qu’en février 2024, la hausse ne pourra pas dépasser les 10 % », a néanmoins affirmé Bruno Le Maire afin de rassurer les consommateurs.
Cette hausse n’est donc pas une surprise puisque l’annonce du ministre semble juste confirmer les estimations d’Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE (Commission de régulation de l’énergie) en septembre dernier. Elle a indiqué, à ce moment-là, que le calcul théorique des TRV « pourrait aboutir à une évolution dont l’ordre de grandeur serait de 10 % maximum début 2024, dans les conditions de marché actuelles, avant éventuelle application d’un bouclier tarifaire ».
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Vers des tarifs plus stables en 2026 ?
La situation devrait s’améliorer dans deux ans, selon toujours les dires de Bruno Le Maire. Ce sera, en effet, en 2026 que devrait avoir lieu la réforme sur le tarif de l’électricité.
Ce nouvel accord entre l’État et EDF a été signé en novembre et implique de nombreux changements au niveau des règles pour le prix de l’électricité. Dans ses grandes lignes, il prévoit un prix moyen de l’électricité nucléaire autour des 70 euros le mégawattheure (MWh). L’adoption de ce nouveau système devrait ainsi permettre au gouvernement d’assurer une « protection permanente » des consommateurs.
Pour l’heure, le calcul du TRV repose sur les conditions de marché et les demandes d’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) en fin d’année. Pour rappel, ce système permet aux fournisseurs alternatifs de s’approvisionner en électricité nucléaire auprès d’EDF à un prix fixé par les pouvoirs publics. Actuellement, les prix sont définis à 42 euros le MWh, contre environ une centaine d’euros sur les marchés. Cette situation est à l’origine de l’instabilité du prix du TRV.
Par ailleurs, cette « protection permanente » devrait également profiter aux entreprises de moins de 10 salariés et dont le chiffre d’affaires n’excède pas les 2 millions d’euros par an.
Quel prix pour 2026 ?
Malgré les promesses du ministre de l’Économie, rien n’est encore sûr pour ce qui est des prix de l’électricité en 2026. Même si l’Arenh est prévu pour prendre fin cette année-là, la CRE évoque un mode de calcul du TRV qui se focalisera sur les prix de marché des deux années précédentes (2024 et 2025).
À l’heure actuelle, le MWh se négocie aux alentours des 110 euros sur la bourse EPEX pour une livraison en 2025, ce qui est très loin des 70 euros conclus entre EDF et l’État. Il est, de ce fait, impossible de prédire exactement quels seront les prix de demain dans l’état actuel des choses.