Gaz naturel en France : une baisse de consommation de près de 30% prévue d’ici 2035
La France s'engage dans une transition énergétique ambitieuse, avec une réduction significative de sa consommation de gaz naturel prévue dans les années à venir. Selon les prévisions de GRDF, GRTgaz et Teréga, la consommation de gaz en France devrait baisser de près de 30% d'ici 2035, passant de 399 térawattheures (TWh) en 2023 à 282 TWh en 2035.
Une tendance à la baisse déjà amorcée
La baisse de la consommation de gaz est déjà une réalité en France. Entre 2018 et 2023, la consommation a diminué en moyenne de 3,6% par an.
Cette tendance s'inscrit dans le cadre d'une stratégie plus large de lutte contre le changement climatique et de renforcement de la sécurité énergétique du pays. La France vise à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, ce qui implique une diminution drastique de l'utilisation des énergies fossiles, dont le gaz naturel
Facteurs influençant la consommation future
Plusieurs facteurs pourraient influencer la consommation de gaz au cours des prochaines années. Parmi ces facteurs, on compte la disponibilité du parc nucléaire, le déploiement des nouveaux moyens de production d'électricité renouvelable, tant en France que dans les pays voisins, ainsi que le rythme d'électrification des usages.
La rénovation énergétique des bâtiments jouera un rôle crucial dans cette baisse de consommation. Le gaz étant principalement utilisé pour le chauffage, l'amélioration de l'isolation des logements et le remplacement des chaudières à gaz par des systèmes plus efficaces ou des alternatives électriques contribueront significativement à la réduction de la demande.
Il est important de noter que des retards dans certains aspects de la transition énergétique ou, à l'inverse, des politiques plus volontaristes en matière de réindustrialisation pourraient nécessiter des volumes supérieurs de gaz.
L'avenir du gaz en France : le biométhane
Le biométhane, ou gaz renouvelable, est appelé à jouer un rôle croissant dans le mix énergétique français. Les gestionnaires de réseaux prévoient que l'injection de gaz renouvelables et bas carbone sur le réseau augmenterait pour représenter environ 20% du gaz consommé en 2030. Cette part pourrait même dépasser 40% en 2035.
En termes de production, les prévisions indiquent que la production de gaz renouvelables et bas carbone (hors hydrogène) atteindrait 60 TWh en 2030 et doublerait cinq ans plus tard. Cette augmentation spectaculaire de la production de biométhane contribuera non seulement à réduire l'empreinte carbone du secteur gazier, mais aussi à valoriser les déchets organiques et à soutenir l'économie circulaire.
Le développement du biométhane présente plusieurs avantages. Il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de valoriser les déchets agricoles et ménagers, et de créer des emplois locaux non délocalisables. De plus, il contribue à renforcer l'indépendance énergétique de la France en réduisant sa dépendance aux importations de gaz naturel.
Transition gazière : un défi collectif pour un avenir énergétique durable
La réduction programmée de la consommation de gaz naturel en France représente un défi ambitieux mais nécessaire. Cette transition nécessitera des efforts de la part de tous les acteurs de la société, mais offre également des opportunités en termes d'innovation et de renforcement de la sécurité énergétique du pays. Le succès de cette transition dépendra de la capacité à mobiliser les investissements nécessaires, à développer les technologies appropriées et à accompagner les changements de comportements. L'émergence du biométhane comme alternative durable au gaz naturel traditionnel ouvre de nouvelles perspectives pour un avenir énergétique plus propre et plus résilient.
